Rechercher dans ce blog

mardi

Armenie - Iran

Mercredi 11 août 2010,


Avant de prendre la route pour le sud de l'Arménie en direction du Monastère d'Amaras, je suis invité par Aram, au match de football Arménie - Iran qui se déroule au Stade Hrazdan. L'an passé ce stade avait été marqué par la rencontre entre l'Arménie et la Turquie. Cette rencontre avait donné un élan à la reprise des négociations pour l'ouverture de la frontière entre les deux pays. Les négociations sont aujourd'hui gelées de nouveau sur fond de négationnisme.

Les arméniens expriment en tous cas leur intérêt pour cette ouverture car aujourd'hui ils se retrouvent enserrés entre la Turquie et l'Azerbaïdjan avec pour seules portes d'entrée la Géorgie au nord et l'Iran au Sud. Les deux pays sont donc amis, la frontière est ouverte et les relations cordiales. Le match de foot est l'occasion pour les communautés de se rapprocher en partageant un loisir commun. Pour ma part, je ne suis pas un habitué des stades, mais je suis motivé par le désir de rencontrer des supporters des deux communautés, heureux de découvrir l'ambiance qui règne dans ce stade.  Le coup d'envoi est donné à 21 heures, deux petites tribunes se font face, elles sont pleines, mais les 2/3 du stade est vide. J'arrive avec 5 minutes de retard, les guichets sont fermés mais nous arrivons tout de même à nous procurer des places auprès d'une voiture ordinaire garée devant le stade (prix des places 1500 drams : environ 3 euros). Nous sommes placés par les policiers du côté des Iraniens. Ce n'est pas ce que nous aurions choisis spontanément. Quelques arméniens se retrouvent dans le même cas que nous. Mais les Iraniens sont motivés, mettent l'ambiance et nous accueillent chaleureusement.



Le match s'anime, et l'Arménie ouvre le score à la 32ème minute... Le camp Arménien jubile : on croit à une victoire tant désirée. L'équipe est soumise à de nombreuses critiques ces derniers temps. Côté Iranien, les supporteurs entonnent des chants en coeur. J'apprécie la bonne humeur d'un peuple qu'on nous présente systématiquement comme opprimé par le poids de la foi. L'ambiance est toujours aussi bonne à la mi-temps... 1-0 : les arméniens se prennent à rêver d'une victoire. Les iraniens gardent confiance en leurs joueurs pour réduire le score et devancer les rouge et jaune.  L'ambiance est toujours aussi bonne à la mi-temps... 1-0 : les arméniens se prennent à rêver d'une victoire. Les iraniens gardent confiance en leurs joueurs pour réduire le score et devancer les rouge et jaune. La deuxième mi-temps commence sur les chapeaux de roues. Un pénalty est sifflé en faveur des arméniens. Le goal iranien réalise un formidable arrêt et sauve son équipe d'un écart difficilement rattrapable.


Les tribunes redoublent d'ambiance, alors que l'Iran égalise sur coup de pied arrêté. Je suis monté dans la partie des tribunes réservées aux journalistes en me faisant passer pour un reporter sportif, français évidemment (une belle carte de visite, il faut bien l'avouer, quoique depuis le Mondial !...). Les supporters devant moi me demandent qui je soutiens, je leur dis que mon coeur balance pour les arméniens. Ce sont des arméniens et en sachant que je viens de France, ils me récitent les noms des joueurs de l'équipe de France d'origine arménienne : Djorkaeff, Boghossian...
L'Iran marque de nouveau, sur un centre-tir cette fois-ci. Les Iraniens sont à la fête, les arméniens poussent leur équipe pour revenir à la marque. Les 90 minutes touchent à leur fin lorsque le goal arménien se retrouve en face à face avec un attaquant Iranien.
Il commet une faute...
Le mal est fait, pénalty en faveur de l'Iran qui ne ratera pas cette balle de 3 - 1. Le match se termine par des chants perses dans un pays chrétien. Je suis rassurer de voir qu'en Arménie les peuples de différentes confessions religieuses peuvent s'amuser dans la fraternité. C'est du moins de cette manière que je choisis de vivre mon identité.







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire