Durant le trajet de retour vers Goris, j’aperçois les stigmates de la guerre qui a marqué la région entre l992 et 1994. Certaines maisons portent encore des impacts de bales, des usines sont éventrées, des ruines ponctuent les paysages. Dans la petite estafette, je suis pris de questions, comment les habitants ont-ils vécu le conflit ?
Nous nous arrêtons devant la maison de Nounê, une des salariés qui nous a invitée à manger. La table est copieusement garnie des fruits de saison. Tous les habitants possédant une maison ont également un potager et des arbres fruitiers. Le jardin me fait penser à Celui de Sarkis et Sveta à Achtarak. Après manger, je demande de l’aide à Liliane pour interviewer les femmes sur leur vécu durant la guerre. Les témoignages sont émouvants, effrayants, glaçants…
- « L’hiver était dur, sans eau courante, ni électricité. Les obus qui tombaient nous empêchait de dormir, nous vivions dans la peur. Nous avons passé deux noëls dans une cave à l’abris des bombes. La première fois, nous avions pu décorer un petit sapin avec des bouts de papier. Par contre la deuxième année, nous n’avions qu’une bougie pour nous éclairer ». En évoquant ces souvenirs, bien des femmes ont des larmes aux yeux
- « J’ai eu mon deuxième enfant en 1993. Chaque jour, je me demandais à quoi ça servait de donner naissance à un enfant dans ces conditions. J’avais peur pour lui. J’avais honte de lui offrir cette vie. Le jour de la naissance de mon fils, une frappe azérie est tombée à quelques mètres de la maternité, l’explosion à fait exploser les vitres. J’ai senti le souffle de la déflagration avec mon bébé dans les bras. Je suis sure qu’il est marqué à vie ».
- « Mon fils qui avait 36 ans à l’époque a été appelé pour combattre. Le premier jour, je lui ai dit, si tu y vas, j’y vais avec toi ! Mais il m’a répondu, Maman, si je dois mourir, je veux que tu sois en vie pour t’occuper de mes enfants… Ensuite, j’ai porté assistance aux combattants en faisant la navette entre le front et ici, avec des vivres et du courrier ».
Un grand Merci a l'Association Cooperation Armenie
Mais parlez vous arménie? ou russes? pour vous intégrer aussi facilement dans la vie locale.
RépondreSupprimerarménien ou russe, désolée..!!
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