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mercredi

Karahunj, un observatoire astronomique millenaire

19 août 2010

Je me suis levé à l’aube pour voir le leve de soleil. Je l’aperçois depuis le balcon de ma chambre qui donne sur la vallée de Yeghegou. Les couleurs célestes sont pastelles, un dégradé allant du rose-orangé au bleu marine, monte de la cime des arbres au zénith. Il est 7h30 lorsque je quitte l’ancien palace soviétique aujourd’hui délabré. Le gardien me souhaite un bon voyage et m’indique la direction pour rejoindre la route où je dois faire signe à l’estafette (mashrouka) qui part d’Erevan pour Goris.
Dans les rues encore désertes, je rencontre un groupe de militaires. J’en profite pour leur demander mon chemin. Ils m’invitent à attendre avec eux le bus qui les enmène à la caserne. Il est 8 heures, les rayons de soleil commencent à irradier les plateaux et à s’engouffrer dans la vallée. Nous quittons la route principale, traversons quelques villages où les bergers avec leur troupeau commencent leur marche vers les sommets. Le conducteur me fait signe de descendre, nous sommes à Vaik et le prochain arrêt est la base militaire.
Arrivé à la gare routière, j’apprends qu’il n’y a pas de bus avant midi. Je décide de faire du stop, mais les voitures qui passent sont toutes surchargées, aussi bien de personnes que de produits agricoles. Un taxi en profite pour engager la discussion. Nous tombons d’accord sur un prix raisonnable pour rejoindre Sissian.
Il me parle du site de Karahunj, dont j’ai entendu parler mais qui me paraissait difficilement accessible. Les 83 kilomètres entre Eghegnadzor et Sissian sont ponctués par une succession de vallées. Au sortir d’une montagne abrupte, sur une route en lacets qui porte les stigmates des rudesses du climat continental, nous surplombons une série de quatre lacs artificiels. Devant mon admiration et mon envie de m’arrêter, le chauffeur me fait comprendre qu’il est interdit de se baigner. Ce sont quatre bassins artificiels dans lesquels sont enfouis les déchets des carrières.
La pierre est la ressource la plus importante de l’Arménie.
Peu après avoir passé Sissian, le chauffeur tourne sur une piste qui traverse des pâturages. Les vaches qui bloquent le passage s’écartent calmement au bruit du klaxon. Nous sommes en été et de nombreuses bêtes traînent leur progéniture derrière elles. Ainsi, les veaux sont à la traîne et s’approchent avec curiosité de la voiture. Un poulain suit la jument sur laquelle est perché le berger. Il nous fait un petit signe de la main, un sourire. Nous venons d’éviter ses bêtes et de rompre sa solitude.
Au bout de la route, j’aperçois des pierres dressées comme des menhirs. Le chauffeur me dépose et me laisse au milieu de ce champ de pierres. C’est à mon tour d’éprouver la solitude… Je prends mon temps avant de découvrir le site. Je me demande ce que je fais ici… Pourquoi, vers quoi !
Mais la puissance des rochers dressés à la verticale dégage une forme de sérénité.
J’aperçois au sommet de certains menhirs de trous circulaires. À quoi servent-ils ? que signifient-ils ? Pourquoi sont-ils placés sur certaines pierres plutôt que d’autres ? Est-ce le signe distinctif de la civilisation qui a dressé ces pierres, il y a plusieurs millénaires ?
Peu de temps avant mon départ, en France, j’avais rencontré Vahan Kevorkian, qui passe l’été entre la Turquie et l’Arménie. Il m’avait expliqué qu’il dirigeait un camp de volontaires au mois d’août avec l’association Terre et Culture dont la mission est de restaurer une Église et excaver de vieilles tombes dans un cimetière abandonné. Je décide de passer les voir, j’en profiterai pour questionner l’archéologue qui les accompagne.
Leur camp est à Kapan, dans les environs de Goris.

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