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mercredi

La transformation d’Erevan, entre habitat traditionnel et investissements

3 août 2010,

Dans le centre d’Erevan, je suis interpellé par la construction de buildings. Erevan se transforme. De petites maisons sont accolées à de grandes constructions. 
Je rencontre une habitante du quartier qui m’invite à prendre un café arménien (hay sourdj). Ils vivent à sept dans un 30 m2. Juliette (1), qui a perdu son mari l’an passé dont le portrait orne le mur du salon, attend toujours d’être relogée. Avec ses parents et ses trois enfants, ils vivent dans un chantier permanent. Avec le passage des camions qui alimentent les chantiers environnants, leur maison risque de s’écrouler. La grandeur des nouvelles constructions affiche ouvertement le problème des inégalités.

Juliette m’explique qu’ils sont impuissants face aux entrepreneurs qui n’hésitent pas à faire pression sur sa famille pour les déloger. Mais ils sont bloqués ici par manque de ressources. "Bien sûr qu’ils partiraient s’ils en avaient les moyens !!" m’explique-t-elle. Mais ce n’est pas avec un revenu de 175 euros par mois qu’ils pourraient déménager. Elle espère l’aide du gouvernement qui jusqu’à maintenant est resté silencieux.  Chaque vendredi, elle a rendez-vous avec d'autres femmes pour manifester devant le palais de justice. Elles espèrent que leur mobilisation permettra la libération des maris emprisonnés pour s’être opposés lors des élections municipales, elles espèrent également obtenir des conditions de vie plus décentes. Après avoir visité son habitat et partagé un moment de vie, je ne peux que soutenir leurs actions.

Si vous êtes intéressés par le sujet, je vous invite à voir le film de Comes Chahbazian, Ici-bas, sélectionné au festival Cinéma du Réel 2010.


(1) J’emploie délibérément un prénom français pour garder l’anonymat de cette mère de famille qui a eu le courage de me parler de ses difficultés.

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